La réalisation d’une reliure traditionnelle se décompose en quatre grandes étapes : la plaçure, la couture, le corps d’ouvrage et la couvrure. A cet ensemble, on ajoute une cinquième étape : la dorure.

La plaçure est la préparation du livre. S’il est très abîmé, cela peut être l’une des étapes les plus longue. On débroche le volume, en dégageant les couvertures, en ôtant les coutures des cahiers. Ces derniers sont nettoyés et les feuillets déchirés ou lacunaires sont restaurés. Les gravures, cartes ou autres hors-textes sont montés sur onglets. On place les gardes blanches au recto et verso du livre et on dispose le tout sous presse. Ensuite, on ébarbe pour rafraîchir les tranches de gouttière et de queue. Enfin, on collationne l’ordre des feuillets et des cahiers.

Après avoir grecqué (réalisation d'encoches sur le dos du livre), on passe à l'étape de la couture. A l'aide d'un cousoir, on positionne et les ficelles ou les rubans en face des grecques (ces fameuses encoches). Une fois fixé, on peut commencer à coudre de manière à assembler les cahiers les uns aux autres.

On passe ensuite à la réalisation du corps d’ouvrage. C'est à ce moment là que le livre prends peu à peu sa forme. Posé à plat, on donne de légers coups de marteau au niveau du dos de manière à faire glisser les cahiers et créer l'arrondit : c’est l’arrondissure.  Ensuite, on le positionne dans un étau pour l’endossure. Cette étape permet la confection de mors (l'emplacement des futures plats) . Elle est suivie par la passure en carton. Les ficelles traversent les cartons de l’extérieur vers l‘intérieur et se logent dans une encoche. Une mousseline collée sur le dos, fixera définitivement l’arrondi du livre. Les tranchefiles (en fil de soie ou en cuir) coifferont la tête et la queue.

La couvrure consiste comme son nom l’indique à habiller le livre d'un ou plusieurs matérieaux (cuir, toile, papier..). Il peut être couvert en plein, en demi avec ou sans coins/bandes. Mais avant la couvrure, il faut parer (désépaissir) soigneusement  la peau coupée à la dimension voulue puis une fois prête, elle est encollée sur les plats du livre puis pliée aux coiffes, etc... On colle également le papier de couvrure extérieur, puis les gardes blanches et les gardes couleurs à l’intérieur des plats. Le livre terminé est mis à la presse. Equilibré, il doit s’ouvrir avec aisance.

La dorure est la touche finale consistant essentiellement à l’application de feuille d’or sur le dos et/ou le plat du livre. L’or est maintenu au moyen d’un mordant. Le « fer » à pousser, chauffé au préalable, est appliqué sur l’or et laisse apparaitre l'empreinte du fleuron ou du titrage.  Cependant la dorure ne se restreint pas à l'or mais à un ensemble de technique très diverse comme le froid naturel, la dorure au film oeser (or ou couleur), l'incrustation, la mosaïque... le tout étant de sublimer la reliure.

Ce texte a été réalisé à l’aide du « Petit guide pratique, être bibliophile »

de Bertrand Galimard Flavigny

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